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La Chapelle du Christ-Roi à Belair

 

Construction : 1931-1932

Architecte : Hubert Schumacher (1896-1961)

Maître d'ouvrage : Compagnie de Jésus

Rénovation : 1993 par l’architecte Jean Petit. L'Intérieur a été repeint en 2008.

 

La chapelle fut commandée par la communauté des pères jésuites à l’architecte Hubert Schumacher et réalisée conséquemment. Elle adopte en plan et en coupe la typologie basilicale. Néanmoins, l’utilisation du béton armé en grande portée permet à l’architecte de créer un espace ouvert, dégagé de tout pilier ou colonne. Le contraste de cet espace abstrait et serein avec l’apparence extérieure de l’église d’une grande massivité est étonnant. On remarquera l’absence de tout ornement dans la structure de l’espace intérieur, alors qu’à l’extérieur des pilastres engagés sont nécessaires pour rythmer les façades des bas-côtés.

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Les débuts de la Communauté dominicale du Christ-Roi

Les assemblées dominicales de la Paroisse européenne francophone ont eu lieu jusqu’en 1971 dans la Chapelle des Pères Jésuites, dite «Chapelle du Christ-Roi». Puis elles ont trouvé un autre endroit de célébration, rendant possible l’interruption des messes en français en ce lieu. Fallait-il poursuivre ce type de liturgie dans cette chapelle ?

Le temps des pionniers autour du père Daman

Vu le peu de messes dominicales en français dans les paroisses du Luxembourg et l’augmentation de la population francophone dans la ville, les Pères Jésuites furent amenés à donner une réponse positive. Ils chargèrent le Père Paul Daman (décédé en janvier 2008) de la concrétisation de ce projet, qui a donné naissance à une autre forme de liturgie.

 

Pour le seconder dans cet engagement, le Père Paul fit appel à Ernest (étudiant luxembourgeois, ancien de la JEC), rapidement rejoint par son épouse Claude. Nombre de jeunes ménages -luxembourgeois et non luxembourgeois- attirés en partie par l’aspect francophone des liturgies et des rencontres, mais aussi par l’esprit d’ouverture et d’accueil fraternel qui y régnait, participaient volontiers à celles-ci.

 

La Communauté s’est progressivement soudée autour de la messe du dimanche, de repas de communauté, de temps de réflexion, de détente (notamment à Dondelange, Eisenborn, Mamer), et structurées autour d’un Conseil de Communauté. Après quatre années d’un travail enrichissant mais tellement intense et empiétant sur leur liberté d’enfant de Dieu, Claude et Ernest se sont retirés de l’animation de ces eucharisties et de nouveaux arrivants ont facilité leur choix de nouveaux horizons. Du coup, les animations se sont personnalisées en fonction de celles et de ceux qui les prenaient en charge.

 

Le temps de l’ouverture aux familles

En 1974, le Père Jacques De l’Arbre, jésuite belge, arriva à Luxembourg et reprit la Chapelle du Christ-Roi, qu’il marqua de son style et de sa personnalité. On pourrait retenir notamment un approfondissement de la foi par l’étude des cahiers bleus. Le Père Jacques resta à Luxembourg jusqu’en 1983, laissant toutefois, à partir de 1979, la responsabilité de la chapelle en d’autres mains, tout en assurant à l’occasion des messes dominicales.

 

Pour répondre à la sollicitation des parents, qui cherchaient la manière de rendre le temps dominical accessible à leurs enfants, différentes formules furent expérimentées, comme une «messe d’enfants» mensuelle. Mais ce  type de célébration, ne faisant pas l’unanimité, fut remplacé par un «partage d’évangile» avec les enfants ; ceux-ci revenaient à la chapelle au moment de l’offertoire. Ce temps d’écoute était assuré à tour de rôle par des parents volontaires.

 

Le temps passant, comme les enfants n’arrêtaient pas de grandir et étaient de plus en plus nombreux, il a paru opportun d’organiser une catéchèse préparatoire à une première communion. Concilier les diverses sensibilités exprimées dans la Communauté ne fut pas facile, mais il y eut rapidement un consensus et la première « Première Communion » fut célébrée en mai 1979 après avoir été préparée, comme les années suivantes, par les parents concernés, sous l’oeil bienveillant du père jésuite responsable pour cette démarche.

 

Le Conseil de la Communauté continuait à discerner régulièrement les attentes, les besoins et les désirs des uns et des autres et tâchait d’y répondre. Les pique-niques et repas de Communauté étaient assidûment fréquentés, car ils permettaient de bons moments de convivialité, d’amitié et d’échanges.

 

Les messes dominicales étaient toujours préparées et animées par les membres de ce qui allait devenir l’équipe liturgique (avec une attention particulière pour les célébrations de Noël et de Pâques). L’accompagnement musical des célébrations fut d’abord assuré par Malou et son violon, suivi de celui de Patrick et sa guitare. Claude Tissenga, le Congolais aveugle et son tambour, et Claude Koob nous ont rejoint plus tard et nous ont permis, pendant un certain temps, de profiter de leurs disponibilités musicales.

 

En septembre 1979, le Père Fernand Bomb, jésuite luxembourgeois, prenait la responsabilité de la Communauté dominicale et continuait de marcher sur les voies que ses prédécesseurs avaient tracées. Dès son arrivée, il insista sur le rôle des laïcs, sur la coresponsabilité dans la Communauté et sur le fait que celle-ci, grâce à l’engagement des laïcs, serait ce qui en serait fait. Il souhaitait aussi renforcer le rôle du Conseil pour être encore mieux à l’écoute de la vie communautaire.

 

Pour les parents, qui avaient choisi la Communauté du Christ-Roi comme communauté chré tienne de référence et qui lui confiaient le cheminement religieux de leurs enfants, allait se poser inévitablement le problème de la confirmation. Le Christ-Roi n’étant pas une paroisse, les Pères Jésuites ne souhaitaient pas, dans un premier temps, que ce sacrement soit célébré dans leur chapelle. Le Père responsable de celle-ci proposa différentes alternatives qui ne furent pas acceptées par certains parents. Ce n’est que plus tard qu’on reprit la réflexion et, aujourd’hui, on peut se réjouir de ce que la «Confirmation» ait lieu maintenant quasi chaque année au Christ-Roi.

 

Le temps de l’ouverture au monde

Indépendamment des célébrations dominicales et du cheminement des enfants, trois moments forts méritent d’être relatés :

 

  • En 1977/78, des membres de la Communauté ont beaucoup facilité l’intégration au Luxembourg de la famille Buang-Buong. Cette famille venait du Vietnam, après un long périple (les Boat-People, suite à la chute de Saïgon en 1975), et avait reçu le statut de réfugié.

  • En 1980/81, nous avons accompagné Ahmed (Tusisien) et sa famille. Après de très nombreuses péripéties, Ahmed et Nicole se sont mariés religieusement à la chapelle.

 

Ces deux expériences d’accueil ne furent ni faciles à gérer, ni à vivre, surtout pour les membres du Christ-Roi qui s’en étaient chargés plus spécialement. Ces expériences confrontaient, à travers ses membres, l’ensemble de la Communauté à l’accueil de l’étranger venant d’un monde culturel totalement différent du nôtre.

 

Avec le souci de ne pas limiter la prière communautaire aux célébrations dominicales, des membres de la Communauté se retrouvaient régulièrement dans la chapelle pour des temps de partage d’évangile et de prière spontanée. Un Groupe de prière se créa et vivait selon son rythme propre et son inspiration spécifique, comme des adorations du Saint Sacrement.

 

Voici en quelques mots les origines et les premiers pas de la Communauté dominicale du Christ-Roi, communauté qui n’a cessé d’évoluer et de relever d’autres défis, notamment la mise sur pied du Jumelage avec la paroisse jésuite de San Ignacio de Moxos en Bolivie (depuis 1996).

 

Les Pères Jésuites, à travers les responsables des « origines » ont accompagné ce départ et guidé les premiers pas de celle-ci. Nous tenons à leur rendre hommage et à leur témoigner toute notre reconnaissance.

 

Sur base de la mémoire collective, ces lignes ne reprennent que l’essentiel de ce qui aurait pu être dit sur la période 1960/90. La rédaction de ces lignes a été assurée par Pierre Depoorter avec l’aimable collaboration de Noëlle Angles, du Père F. Bomb sj, de Patrick Byrne, du Père J. De L’Arbre sj, de Marie Thérèse Friedel, de Claude et Ernest Molitor. 

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