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Méditation du 4ème dimanche de l'Avent - (Luc 1, 39-45)




Marie-Béatrice:

Me voici devant vous, en ce 4ème dimanche de l'Avent, pour vous partager l'écho qu'ont pour moi les textes du jour avec une expérience de la présence de Dieu que j'ai vécue lors du rassemblement à Marseille. Expérience que j'avais gardée pour moi jusqu'à ce que Christian me demande de partager ma méditation. J'ai alors demandé à réfléchir et porté cela dans ma prière. Et lorsqu'en lui donnant mon accord il me dit qu'il ne restait que ce 4e dimanche de l’Avent en lien avec la vie de famille, je reçus la confirmation de mon OUI car il était temps d'oser partager ce trésor, ce cœur à cœur vécu lors de la visite à la Maison des Familles.


J'ai donc prié et ruminé les textes d'aujourd'hui et voici ce qui me touche :

  1. Michée "le plus petit des clans de Judas" : Dieu choisit ce qui est faible pour venir à nous

  2. Ce berger qui prend soin, apporte la sécurité et qui sera la paix est bien loin des grands de notre monde!

  3. St Paul répète "Me voici, je suis venu pour faire Ta volonté" Ta volonté Seigneur = aimer, me laisser aimer, accueillir l'autre par Ta grâce Seigneur

  4. Dans l'évangile : l'empressement de Marie à se mettre en route pour retrouver sa cousine enceinte, et la jubilation intérieure d'Elisabeth.

Cet accueil du petit, ce sentiment de paix et de sécurité, cet empressement à aller à la rencontre de l'autre, cette jubilation intérieure au cœur de mon cœur, je les ai rencontrés à la maison des familles, centre d'accueil fondé par le Rocher et les Apprentis d'Auteuil.


Le samedi après-midi, nous avons déambulé, c’est-à-dire visité en nous laissant accueillir dans les quartiers Nord (vous savez, ceux, difficiles, que tout le monde montre du doigt) sous une pluie diluvienne (depuis le matin d'ailleurs!). Un lâcher prise peu agréable à vivre : nous étions trempés, avions froid, ne savions où nous réfugier pour nous réchauffer, ne savions à qui demander de l'aide puisque par temps de pluie les marseillais ne sortent surtout pas ! Bref, nous étions largement bousculés dans nos habitudes confortables de nantis ! Ce que nous savions en revanche, c'est que nous étions attendus à 16:00 quelque part, et que nous devions y être ponctuels ! Mais nous avons craqué avant et nous nous y sommes présentés bien 30' plus tôt. Nous avons donc tocqué à la porte, craignant d'être refoulés, mais nous étions prêtes à prendre ce risque tant notre fatigue était grande.

Dieu nous attendait dans ce lieu d'accueil des familles ! Jeanne et Jeannette, les deux responsables, accompagnées des bénévoles et des mères et enfants accueillis ce jour-là, bref, tous nous ont accueillis avec générosité, délicatesse, chaleur et bonté. Nous nous sommes assis avec un bon thé bien chaud dans les mains (quel bonheur !) et là, j'ai été touchée au cœur par cette réalité inattendue de la maison des familles où tout un chacun est accueilli quand il le veut, dans le moment présent à vivre, pour qui il est -, sans question sur son nom de famille, son état civil, son histoire, son métier, sa religion, son origine, son vêtement, son état de santé... Chacun a été accueilli en tant que tel, moi tout simplement comme Marie-Béatrice et non épouse de, maman de, enseignante... et nous avons partagé le rituel de la maison : accepter de choisir la carte qui représente notre émotion du moment, la présenter aux autres et l'expliquer. Quelle émotion d'entendre ces femmes migrantes, dans un français parfois vraiment encore hésitant, dire leur fierté de se sentir rétablies dans leur humanité et leur intégrité, de se sentir chez elles dans cette grande famille humaine. Même les enfants ont participé, avec timidité parfois mais avec la même fierté et envie de partager le bonheur de profiter de ce lieu béni.

Le mot d'ordre de ce lieu "on prend soin les uns des autres" est écrit en grand au-dessus de la porte d'entrée et cela se décline de diverses manières. Voici celles que j'ai retenues :

  • On ne parle jamais des absents mais on cherche toujours le dialogue avec l'autre, en prenant soin de formuler ses émotions, surtout si des problèmes ou incompréhensions surgissent

  • Chacun est invité à trouver le sens de ses traditions, religieuses ou non, afin de pouvoir les partager avec les autres pour mieux se connaître et se reconnaître dans ses richesses : c'est ainsi qu'ils fêtent ensemble l'Aïd comme Noël !

  • La vie spirituelle est le ciment de tout cela : ensemble ils ont écrit une prière qui rejoint chacun dans sa religion, afin de bénir leurs moments conviviaux.

Ce jour-là, j'ai vécu un moment d'éternité qui me reste au cœur.


En ce temps d'Avent, temps d'attente et de préparation joyeuse, mais également temps agités, troublés avec ce virus qui n'en finit pas de nous séparer, nous éloigner voire nous dresser les uns contre les autres, laissons-nous encourager par le "n'aie crainte" que l'Esprit Saint adresse à Joseph, ou celui vibrant du nouveau pape Jean-Paul II dans ma jeunesse : "n'ayez pas peur ! Ouvrez grandes les portes au Christ!", pour que nous osions, comme à la maison des familles à Marseille, vivre LA rencontre de l'autre, la vraie rencontre, l'accueil inconditionnel et respectueux de celui qui me dérange peut-être, me bouscule dans mes certitudes, me demande tout simplement de l'aimer tel qu'il est. Osons y mettre cet empressement qu'a eu Marie pour sa cousine, osons demander à l'Esprit Saint de nous éclairer pour faire la volonté du Père et avançons ensemble au large !



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