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Commentaire de l’Evangile du 26 mars - 5ème Dimanche de Carême - Année A- (Jean 11, 1-45)




La résurrection de Lazare...

D’abord est-ce vraiment une résurrection ou simplement un retour à la vie

terrestre ? Lazare n’aurait-il pas fait une E.M.I ? De ces Expériences de Mort

Imminente dont on entend beaucoup parler et qui sont très troublantes d’ailleurs

par la similitude des récits qu’en font ceux et celles qui l’ont vécue : toujours le

récit d’une immense lumière et d’un sentiment d’amour puissant...Sans doute pas

puisque Marthe précise à Jésus que le corps de Lazare est déjà entré en

corruption : “Seigneur, il sent déjà”.

Lazare sort du tombeau “les pieds et les mains attachés par des bandes et le

visage enveloppé d’un linge” alors que de Jésus on n’a pas retrouvé le corps : le

tombeau était vide et “les bandes qui étaient à terre et le linge qu’on avait mis sur

la tête de Jésus non pas avec les bandes mais plié dans un lieu à part” (Jean 20, 6-

7)

Par sa résurrection Jésus n’est pas revenu à sa vie d’avant sa mort, c’est la grande

différence avec Lazare qui retrouve le cours de sa vie terrestre.

Mais après tout, peu importe ; le lien entre ces deux événements c’est bien sûr la

manifestation que la vie est plus forte que la mort et la question à laquelle il y a

lieu de s’attacher dans ce récit c'est celle de notre foi “au Christ, le Fils de Dieu

sauveur” et qui déclare à Marthe : “Moi, Je suis la résurrection et la vie, celui qui

croit en moi, même s'il meurt vivra”.


Il y a beaucoup de monde autour de Jésus dans cette histoire : les sœurs de

Lazare Marthe et Marie, les disciples dont Thomas, et les habitants de la Judée.

Jésus dialogue successivement avec chacun, et ces échanges vont révéler ainsi

leurs croyances mais plus encore leur propre vérité face à la mort.

Marthe c’est la femme de foi ; elle quitte le groupe formé par sa sœur, elle-même

et les juifs et elle va spontanément au-devant de Jésus dès qu'elle apprend qu’il

arrive. Dans son dialogue avec Jésus on voit qu’elle lui fait totalement confiance.

On peut même noter une véritable progression : elle passe du savoir au croire (2

fois le verbe savoir puis le verbe croire) :

“Je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera”


“Je sais qu’il (Lazare) ressuscitera lors de la résurrection, au dernier jour”

“Je crois que tu es le fils de Dieu celui qui vient dans le monde”

Passer du savoir au croire c’est passer de la “tête" au cœur, c'est à dire de la

simple connaissance à la foi.


Marie elle, reste assise devant la maison avec les juifs ”qui cherchaient à la

consoler”, et qui la suivent quand elle se lève dès que Jésus l’appelle.

“Dès qu’elle le vit elle tomba à ses pieds” et ils “se lamentent elle et les juifs”.

Dans le dialogue qui s’engage entre Jésus et Marie on note tout le champ lexical

de la tristesse. Marie pleure et Jésus en retour “frémit”, “se trouble”, “pleure” et

“de nouveau frémit intérieurement”.

Ainsi Jésus laisse apparaître toute sa douleur et l’on comprend que si l’échange

avec Marthe révélait la divinité de Jésus “Fils de Dieu”, cet échange avec Marie

révèle sa pleine humanité : vrai Dieu et vrai homme, puissant et vulnérable.


A la fin du récit les amis juifs de Marthe et Marie sont divisés : d’un côté les juifs

qui devant cet événement se mettent à croire en Jésus,

et de l’autre ceux pour lesquels le miracle de Lazare est le miracle de trop, celui

qui va signer l’arrêt de mort de Jésus.


Et nous que croyons-nous ? Comment réagissons-nous face à la mort de nos

proches ?

Pleurons-nous ? Croyons-nous que Dieu pleure avec nous ?

Ou sommes-nous en colère contre Dieu de ne pas avoir été là, de ne pas avoir

empêché la mort de celui ou celle que l’on aime et qui nous manque tant ?

Restons-nous dans la croyance en la résurrection, au dernier jour comme le dit

Marthe, ou bien croyons-nous en la résurrection ici et maintenant comme le lui

répond Jésus : “Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand

même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais".


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