Commentaire de l’Evangile du 12 mars - 3ème Dimanche de Carême - Année A- (Jean 4, 5-42)

A la suite de l’invitation du Père Christian, nous avons étudié les textes de ce
dimanche. Nous sommes mariés depuis bientôt deux ans et avons un petit garçon
de 7 mois. Cette préparation a été l’occasion de discussions riches, mais aussi de
quelques discussions agitées. Une belle occasion de nous convertir.
« En ces jours-là ». La lecture d’aujourd’hui débute ainsi. Lors des rencontres de
l’équipe MAGIS jeunes professionnels nous avons appris que chaque fois qu’un
texte débute de cette manière, nous sommes invités à entendre : « aujourd’hui ».
La parole est actuelle et s’adresse à nous en ce jour.
Et aujourd’hui, Dieu nous invite à le rencontrer « en esprit et en vérité ». L'Eglise
dans les textes de ce dimanche nous propose un récit qui nous explique que cette
rencontre est possible pour toute femme et tout homme, peu importe notre
origine, et peu importe nos manques et le péché qui peut nous tourmenter.
Le message rédempteur de Dieu va bien au-delà de la promesse faite au peuple
d’Israël, il s’adresse à toutes les Nations, c’est-à-dire aussi toutes celles que nous
représentons dans notre diversité Luxembourgeoise. Jésus nous l’annonce en
venant à la rencontre de la Samaritaine, non juive. Puis à sa suite, Saint Paul nous
l’affirme par son témoignage de vie à la rencontre des païens. La seconde lecture
d’aujourd’hui nous en livre un exemple, puisque Saint Paul s’adresse à l’Eglise de
Rome, une communauté de premiers chrétiens tout aussi cosmopolite que la
nôtre.
Dieu est plus grand que notre péché. Au contraire, il s’attarde à notre soif. Alors
que le peuple d’Israël récrimine contre Dieu à plusieurs reprises, notre Bon Dieu
ne les abandonne pas. Dans la première lecture, Dieu fait jaillir l’eau du rocher
afin que le peuple puisse s’abreuver. Dieu dit : « Moi je serai là, devant toi […]
Tu frapperas le rocher, il en sortira de l’eau et [tout] le peuple boira ». Jésus nous
révèle dans l’Evangile que « l’eau qu’il nous donnera deviendra en nous une
source d’eau jaillissant pour la vie éternelle ». Nous devenons dépositaire de
l’Amour de Dieu en nous, et vivifiés, nous désirons le répandre.
Tous les exploits de Dieu découlent de son amour fidèle de père sur qui nous
pouvons toujours compter. C’est un amour tellement grand qu’il a envoyé son fils
unique pour nous sauver. Saint Paul dit : « La preuve que Dieu nous aime, c’est
que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheur » Jésus a
consenti à mourir sur la Croix, afin que l'eau qui jaillit de son côté puisse nous
laver de notre péché.
Dieu nous envoie son Esprit de vérité. Un Esprit qui nous pousse à l’action. Par cet
Esprit nous sommes capables de dépasser nos peurs et poser un acte de foi qui
nous ouvre à la grâce. La grâce de la rencontre avec le Christ vivant et ressuscité,
la source d’eau vive. Le même Christ que la Samaritaine a rencontré et qui lui a
dit : « Si tu savais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit « Donne-moi à boire »,
c’est toi qui lui aurais demandé ». Ce Christ l’a mise en mouvement pour
annoncer la venue du Messie à toute la ville.
Voilà que la moisson est prête. La Samaritaine témoigne comme nous pouvons
témoigner aujourd’hui, elle raconte sa rencontre avec Jésus. La ville se convertit
grâce à son récit. Puis les habitants de la ville entendent eux aussi le Christ. Leur
propre rencontre a lieu.
Ceci me rappelle mon propre chemin de foi. Mes parents et grands-parents m’ont
parlé du Christ étant enfant. Ils ont semé une parole qui m’a préparé à rencontrer
Jésus personnellement pendant ma vie étudiante, en tant qu’adulte.
Comme dans l'Evangile d'aujourd'hui, il ne nous reste plus qu'à sortir moissonner
où nous n'avons pas semé et semer où nous n'allons pas moissonner. Nous avons
une bonne nouvelle à annoncer. Comme le disent les Samaritains : « Ce n’est plus
à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons
entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »
Sophie et Guy