Méditation sur l'évangile du 4ème dimanche de Carême A - Jean 9, 1-41

Ce dimanche l’évangéliste nous raconte notre propre histoire. Nous aussi, nous ne verrons Jésus qu’à la fin. En attendant, bien des voix nous poussent à douter. Pourtant nous pouvons répéter les paroles de l’aveugle guéri : « Il y a une chose que je sais : j’étais aveugle et maintenant je vois. » Cet homme seul, expulsé (pourrait-on dire « confiné » ?), c’est encore Jésus qui vient le trouver. Comme au début du récit Jésus prend l’initiative. « Crois-tu au Fils de l’homme ? » – « Qui est-il ? » demande l’homme. – « Tu le vois », répond Jésus. « C’est lui qui te parle ». Ca ressemble beaucoup au « Je le suis, moi qui te parle » dit à la Samaritaine. Ce qui éclaire, ce qui révèle, c’est la parole, par laquelle se noue le lien.
Et moi ? Cet aveugle, c’est donc moi. En fait, tous les hommes sont aveugles : ils ne voient pas Dieu dans le monde ; nous ne savons pas nous guider dans la vie pour bâtir un vrai bonheur ; nous avançons à tâtons. Alors, où en suis-je, moi, de ma décision d’être à Jésus-Christ, à le voir agissant dans le monde et dans ma vie, sans cesse (sans sabbat), sans même sortir en ce moment ? Suis-je prêt à le contempler, à l’écouter et à me compromettre pour lui comme cet aveugle ?
Quarante jours, quarantaine, ce carême n’a jamais si bien porté son nom. « Convertis-toi, crois à l’évangile » avons-nous entendu en recevant les Cendres. Autrement dit : « tourne-toi vers Dieu, fais confiance à l’évangile ». On entend une parole, on croit sur parole. En ce temps de confinement, à chacun d'écouter pour entendre celle où Jésus l'envoie. Cet homme est aveugle mais pas sourd : il entend la parole qui lui demande de bouger, de marcher, d’aller se laver. Le baptême est en arrière-fond. « Éveille-toi, ô toi qui dors, lève-toi d’entre les morts et le Christ t’illuminera ». Et nous vivrons Pâques comme jamais !