Merci Vincent…

Allocution prononcée à l’occasion du départ du Père Vincent Klein s.j.
Chapelle du Christ-Roi (Luxembourg), le 30 juin 2019
Dynamique, énergique, enthousiaste, entier, impulsif, épuisant parfois… Tels sont les qualificatifs qui nous viennent spontanément à l’esprit quand nous pensons à Vincent, jeune jésuite d’origine alsacienne, arrivé à Luxembourg en septembre 2001, en provenance d’Haïti.
Très vite, en effet, Vincent, nous avons tous été frappés par ton énergie débordante, ton enthousiasme communicatif et ta soif d’action.
Quand Vincent a une idée en tête, il veut rapidement la mettre en œuvre, et de préférence… avec vous, même si vous n’êtes pas fondamentalement convaincu par cette idée ou si vous lui suggérez de prendre d’abord le temps du discernement et de la réflexion – ou de faire les comptes – avant d’agir. C’est le côté pile de Vincent, son côté bulldozer ou fonceur, que nous regardons, tour à tour, avec peur ou avec ardeur.
Derrière le côté pile de Vincent, se cache toutefois son côté face, qui le rend tellement proche et tellement attachant. C’est sa capacité d’écoute et d’accueil de l’autre, quels que soient son âge, son origine, sa culture, sa religion ou… son passé. Pour Vincent, point de frontières et point de barrières. Tout homme est une histoire sacrée, l’homme est à l’image de Dieu.
C’est la raison pour laquelle, Vincent, tu t’es investi corps et âme, dès ton arrivée à Luxembourg, à la prison de Schrassig pour ouvrir tes oreilles et ton cœur et rappeler, inlassablement, que nous sommes tous les enfants d’un même Père qui nous aime, malgré tous nos défauts et toutes nos imperfections.
Si la prison fut ton champ d’action principal, tu t’es également investi dans d’autres chantiers, non seulement dans la Communauté jésuite elle-même, avec l’aide précieuse de Mercedes, mais également dans la Communauté dominicale du Christ-Roi, avec les préparations à la première communion, à la confirmation, aux mariages parfois, sans oublier le sacrement de la réconciliation, dans lequel tu sais si bien toucher les cœurs, les exercices spirituels, les retraites dans la vie courante, les expériments MAGIS qui ont précédé les JMJ de Cologne, en 2005, le Camino Ignaciano en Espagne ou encore le voyage en Bolivie et le jumelage avec notre paroisse sœur de San Ignacio de Moxos…
Tu l’auras compris, Vincent, ton départ de Luxembourg ne nous laisse pas indifférents. Dix-huit années de présence et d’engagement de tous les instants, cela laisse des traces…
Pour te remercier, nous aurions pu te remettre un livre sur le Grand Duché de Luxembourg ou un livre d’histoire avec une ligne du temps qui t’aurait rappelé que, durant tes années à Luxembourg, tu auras connu trois papes, deux archevêques, trois généraux, quatre provinciaux, cinq supérieurs, cinq présidents de Conseil et six ou sept tournées de l’orchestre de San Ignacio de Moxos. Ces chiffres ne sont rien, toutefois, au regard des centaines, voire des milliers de personnes que tu as rencontrées, écoutées, guidées, conseillées, voire relevées durant toutes ces années…
Pour ce motif, nous avons donc voulu leur donner la parole et les inviter à t’adresser un mot, une prière, une photo, un dessin, un vœu pour que, où que tu sois, tu les portes dans ta prière et tu gardes une trace de tout ce que tu as semé et de tout ce que tu représentes pour elles et pour nous.
En mon nom ainsi qu’au nom de toute la Communauté du Christ-Roi et de toutes ces personnes qui ont croisé ta route : « Villmools merci Vincent et bonne chance dans ta nouvelle terre d’accueil ! »
Marc-André Gaudissart